La fête de l’invention des reliques de saint Firmin
Le diocèse d’Amiens célébrait le 13 janvier cette fête majeure de son calendrier. La tradition place sous l’épiscopat de saint Sauve (600-615) la découverte du corps du premier évêque d’Amiens. Décapité vers 303, saint Firmin fut enterré en dehors des murs et l’emplacement de sa sépulture perdu. C’est miraculeusement qu’elle fut retrouvée : un rayon de soleil en marqua le lieu. Le corps du martyr exhala alors une suave odeur qui avertit les diocèses voisins de Beauvais, Noyon, Cambrai et Thérouanne. Retrouvé à l’emplacement de ce qui deviendra l’église Saint-Acheul, les reliques du saint, mises en châsse, furent transférées à la cathédrale. Un nouveau miracle se produisit : en plein hiver (le 13 janvier), il se mit à régner une chaleur soudaine qui fit reverdir les arbres.
Chaque année, jusqu’au xviiie siècle, on célébrait fastueusement cette fête. Pour rappeler le parfum qui s’était échappé du tombeau, on brûlait de grandes quantités d’encens lors des offices ; les chanoines quittaient la chape d’hiver pour celle d’été (rappelant la soudaine chaleur) et la cathédrale était jonchée de feuilles de lierre pour symboliser la renaissance de la nature. Enfin, une procession était emmenée par l’homme vert, vêtu d’une tunique brodée de feuilles. La narration de ces épisodes se retrouve dans le tympan du portail Saint-Firmin et dans la clôture sud du chœur.
Les Chroniques de l’Archiviste – Aurélien André

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