La gloire du maître-autel
Lassé de tant de tergiversations, Mgr de la Motte écrivit une lettre au chapitre où il exposait son projet pour le retable du maître-autel. Il souhaitait que l’unique objet du sanctuaire fût le Saint-Sacrement. Son choix d’une gloire eucharistique peut se comprendre par son origine : Carpentras. C’est dans cette ville du comtat Venaissin, que cette forme, inventée par le Bernin en Italie, est d’abord apparue en France.
L’architecte Christophle et le sculpteur Dupuis furent chargés de l’exécution en 1767. La gloire s’élève au-dessus de l’autel de retro. C’est un massif de nuages en stuc d’où s’échappent d’immenses rayons en bois doré, à travers lesquels se jouent des têtes de chérubins. Trois d’entre eux soutiennent une couronne de pampres de vigne, d’épis et de roses qui dissimule la poulie d’où descend la suspension eucharistique où était réservée la sainte hostie. Avant la Révolution, la suspension était formée d’un ciboire d’or placé sous un pavillon en argent. En 1879, on la remplaça par une colombe en vermeil. De part et d’autre sont deux anges adorateurs, la Vierge Marie et saint Jean Baptiste désignant l’Agneau de Dieu. Des nuées de stuc emballent en partie basse les piliers du sanctuaire où sont figurés sur des médaillons en bas-relief les évangélistes.
Les Chroniques de l’Archiviste – Aurélien André
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